Greyball : le logiciel secret d’Uber pour éviter les autorités

Hier, le New York Times a révélé que la société Uber utilisait depuis le début 2014 un logiciel secret permettant de contourner les réglementations dans les villes et pays où ses activités étaient interdites.

En effet, des policiers étaient chargés de se faire passer pour des clients potentiels afin de prendre en flagrant délit les chauffeurs de VTC. Le logiciel, baptisé Greyball, utilisait les données des utilisateurs et les croisait avec les informations réseaux sociaux pour déterminer si les clients étaient légitimes ou bien des « appâts ». Il pouvait également récupérer les informations des cartes de crédit d’obtenir l’identité réelle de chaque client ou vérifier si la carte n’appartenait pas à une mutuelle de police. Enfin, Greyball pouvait utiliser les données de géolocalisation : Uber surveillait les zones aux alentours des bureaux du gouvernement, chaque personne qui ouvrait et fermait fréquemment leur application dans ces zones étaient référencés comme des employés gouvernementaux. Pour ces derniers, de fausses voitures apparaissaient sur la carte ou bien leur course était tout simplement ignorée ou annulée.

Greball schema

Si vous avez lu le magnifique visuel ci-dessus, vous vous demandez probablement « mais qui est la troisième catégorie de personnes ? Celle avec les cornes ». Et bien Uber a reconnu avoir utilisé ce dispositif, mais principalement pour « empêcher les demandes d’utilisateurs frauduleux qui violent les termes de service, que ce soit des gens qui veulent s’en prendre physiquement aux chauffeurs, des concurrents voulant perturber leurs opérations, ou des opposants qui s’allient avec les autorités pour des opérations secrètes visant à piéger leurs conducteurs ».

Ce qui est intéressant dans ce genre de fait est de se dire que ce n’est probablement qu’un cas découvert parmi tant d’autres, qu’une partie émergée de l’iceberg, et de se demander combien d’algorithmes secrets peuvent exister dans notre monde de plus en plus numérique. Et vous, pensez-vous que les informations que vous divulguez sur les réseaux sociaux ne sont utiles qu’à votre entourage ? Que pensez-vous que l’on puisse apprendre sur vous si on croisait toutes les informations que vous avez parsemé sur Internet ? Comme dirait Bruce Benamran, prenez le temps d’e-penser 🙂

 

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